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Biélorussie Histoire d’un Pays, de 1994 à 2009

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La Biélorussie

De 1994 à 2009

Après l’Ukraine, la Lettonie et la Russie, la Biélorussie déclara sa souveraineté nationale le 27 juillet 1990[5], ce qui constitua un premier pas vers l’indépendance. La RSS de Biélorussie fut nommée officiellement République de Biélorussie le 25 août 1991. Dans le même temps, Stanislaw Chouchkievitch devenait président du Soviet suprême de Biélorussie, l’instance la plus élevée du pays. Le 8 décembre de la même année, il rencontra près de Brest les dirigeants russes et ukrainiens Boris Eltsine et Leonid Kravtchouk ; ils déclarèrent ensemble la dissolution officielle de l’URSS et la création de la Communauté des États indépendants, qui a par ailleurs son siège à Minsk.

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Drapeau de la République de Biélorussie de 1991 à 1995

Les premières années de la Biélorussie indépendante furent d’abord marquées par un enthousiasme des milieux nationalistes et libéraux, mais aussi par l’hostilité du reste de la population. Celle-ci restait toujours très attachée au communisme, et le Front populaire biélorusse, principal parti libéral, n’obtint que 22 sièges sur 485 aux premières élections législatives.Les réformes libérales lancées par le président ne purent finalement jamais aboutir, et le soviétisme survit à la chute de l’Union soviétique en Biélorussie.

Le pays abandonna néanmoins son drapeau et ses armes datant de l’époque soviétique pour des symboles plus historiques et nationalistes ; le Pahonie et le drapeau blanc, rouge, blanc, qui évoquent tout deux la principauté de Polotsk et la République populaire biélorusse. Le biélorusse, devenu la seule langue officielle, fut largement plébiscité par la population.

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Le Pahonie, armoiries de la Biélorussie de 1991 à 1995 et héritage médiéval du pays

En 1994,

lors des premières élections présidentielles, Alexandre Loukachenko, qui avait fait un rapport prouvant la corruption de Stanislaw Chouchkievitch, est élu président. Contrairement à son prédécesseur, il reçoit l’appui des communistes et surtout celui des agriculteurs ; il est lui-même issu d’un milieu rural modeste et très peu sensible au nationalisme biélorusse et aux idées libérales.

Nostalgique de l’époque soviétique et de l’union de la Biélorussie à la Russie, Loukachenko freine rapidement la transition économique, porte des coups durs à l’identité biélorusse, et cherche des accords et un rapprochement avec la Fédération de Russie. Ainsi, en 1997, il signe avec Boris Eltsine le traité d’Union russo-biélorusse. Ce traité permet à Alexandre Loukachenko d’envisager une union politique et monétaire avec la Russie ; il instaure aussi des tarifs préférentiels entre les deux pays pour le commerce, ce qui évite à la Biélorussie la pénurie. Le rapprochement entre la Biélorussie et la Russie est néanmoins arrêté lorsque Vladimir Poutine arrive au pouvoir en 2000.

Par des référendums, Alexandre Loukachenko fait adopter à la Biélorussie un nouveau drapeau, proche de celui de l’époque communiste, il rétablit le russe comme langue officielle et en 1996, il amende la constitution afin d’augmenter son pouvoir présidentiel et la durée de son mandat de deux ans. Sa politique autoritaire est dans un premier temps plutôt bien acceptée par les Biélorusses, car en dépit de la perte de leurs libertés et de leur identité nationale, ils bénéficient d’un taux de chômage contrôlé et de salaires meilleurs que dans les autres anciennes républiques soviétiques.

Loukachenko est réélu en 2001, puis en 2006, même si ces dernières années, les protestations augmentent encore, surtout depuis la Révolution orange ukrainienne. Les démocraties voient également Loukachenko d’un mauvais œil, et n’hésitent pas à classer la Biélorussie parmi les dictatures.

Élu le 20 juillet 1994 et réélu en 2001 et 2006, sa présidence est controversée en raison du manque de liberté politique. Ses détracteurs le qualifient d’autoritaire et dictatorial alors que ses partisans estiment que sa politique a permis d’éviter au pays les pires effets de l’instauration du capitalisme de l’ère post-soviétique.

ALEXANDER LUKASHENKO

Alexander Lukashenko à Kopys

En 2005, un rapport de la Banque mondiale juge que « l’économie biélorusse est réelle et robuste », et que les bénéfices sont largement redistribués à la population. Sous la présidence de Loukachenko le chômage est officiellement inférieur à 2 %, la pauvreté a diminué et le revenu moyen par habitant est plus important que dans beaucoup d’autres anciens pays de l’Union soviétique, y compris l’Ukraine, même si la croissance économique biélorusse repose en partie sur des tarifs préférentiels que lui concède la Russie notamment en matière énergétique.

Sur la scène internationale la Biélorussie de Loukachenko est isolée à l’exception de ses rapports entretenus avec la Russie. Loukachenko est couramment qualifié de « dernier dictateur d’Europe » en référence à la restriction continuelle des libertés publiques dans son pays, d’après ses adversaires. Il est aujourd’hui interdit de séjour dans l’Union européenne et aux États-Unis. La Biélorussie n’étant pas considérée comme une démocratie par une majorité des médias et politiciens occidentaux, elle n’a pu rejoindre le Conseil de l’Europe. Cependant, l’Union européenne semble depuis début 2009 reconsidérer sa politique à l’égard de Minsk après avoir offert un partenariat oriental à plusieurs pays de l’ex-Union soviétique sans en exclure la Biélorussie.

Débuts politiques

Loukachenko est né dans le village de Kopys de ce qui était alors la République soviétique socialiste de Biélorussie. Son père était originaire de la région de Soumy en Ukraine. Il est diplômé de l’institut d’enseignement Moguilev en 1975. De 1975 à 1977 et de 1980 à 1982, Loukachenko sert dans l’armée comme garde frontière. En 1982, après avoir quitté l’armée il devient le vice-président d’une ferme collective et en 1985 il est promu au poste de directeur de l’usine de matériaux de construction de fermes d’État de Haradziets dans le district (raïon) de Chklow. En outre en 1985 il obtient un diplôme de l’académie agricole de Biélorussie.

En 1990, Loukachenko est élu comme député au Conseil suprême de la République biélorusse, son premier pas en politique. Il fonde un groupe politique nommé « des communistes pour la démocratie », qui défend une Union soviétique démocratique basée sur des principes communistes. Il prétend avoir été le seul député à voter contre la ratification de l’accord de décembre 1991 concernant la dissolution de l’Union soviétique et la création de la CEI. Au lendemain de la dissolution de l’URSS, Loukachenko retourne brièvement gérer une ferme d’État.

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Belarus KGB logo

Ayant acquis une réputation d’éloquent opposant à la corruption, Loukachenko est élu en 1993 pour servir comme président au comité anti-corruption au parlement biélorusse. Bien qu’il maintienne une étroite association avec les partis communistes, il tombe en disgrace à la suite de ses critiques répétées contre la corruption et les privilèges de la nomenklatura. À la fin de l’année 1993, il accuse 70 hauts fonctionnaires, et notamment Stanislaw Chouchkievitch, le président du Parlement, de corruption incluant détournement de fonds à des buts personnels. Les accusations de Loukachenko conduiront à la tenue d’un vote de confiance que Stanislaw Chouchkievitch perdra. Par la suite les accusations de Loukachenko se révèleront infondées.

Premier mandat présidentiel

Une nouvelle Constitution est votée au début de l’année 1994 menant ainsi à une véritable élection présidentielle démocratique tenue début juillet de la même année. Six candidats sont en lice, dont Loukachenko, Chouchkievitch et Vyatchaslaw Kiebitch. Ce dernier est le grand favori mais, à la surprise de tous, Loukachenko dont la campagne a pour thème « vaincre la mafia » remporte le premier tour avec 45 % des voix. Le 10 juillet au second tour Loukachenko gagne avec plus de 80 % des voix.

Loukachenko agit rapidement pour « stabiliser l’économie ». L’une de ses premières mesures est de doubler le salaire minimum. Il introduit un contrôle des prix et abroge les quelques réformes économiques qui avaient été menées. Il fait face à l’énorme problème de ranimer une économie communiste dans un pays de 10,4 millions d’habitants entourés par des pays capitalistes émergents. La Biélorussie est complètement dépendante du gaz et de l’électricité importée de Russie payés à prix préférentiels. L’absence de moyens financiers pour payer les importations russes fit alors de la coopération économique avec la Russie une nécessité pour la Biélorussie.

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Manifestation antigouvernementale, à Minsk, en Biélorussie, le 25 mars 2005

Durant les deux premières années de son mandat présidentiel, Loukachenko fait face à une opposition virulente. En 1995 la Banque mondiale et le FMI suspendent les prêts financiers à la Biélorussie à cause du manque de réformes économiques.

Renforcement des pouvoirs présidentiels et dérives autoritaires

Lors de l’été 1996, 70 députés sur les 110 que compte le parlement biélorusse signent une pétition pour empêcher Loukachenko de violer la Constitution. Loukachenko invite des officiels russes de premier plan pour jouer les « médiateurs » tel Viktor Tchernomyrdine et éviter que soit voté une motion de censure. Peu de temps après, en 24 novembre 1996 Loukachenko fait organiser un référendum en vue d’étendre son mandat de quatre à sept ans, mais aussi d’élargir ses pouvoirs comme de pouvoir fermer le Parlement. Le 25 novembre Loukachenko annonce que 70,5 % des votants ont voté « oui » avec une participation de 84 %. La manière dont la campagne a été menée est vivement condamnée. Le gouvernement a banni l’opposition de la télévision et de la radio, empêché toute parution de journaux d’opposition et fait saisir son matériel publicitaire. Dans ces circonstances les États-Unis et l’Union européenne ont refusé de reconnaître la légitimité du scrutin.

Loukachenko ajourne immédiatement le Parlement biélorusse. La police occupe alors le Parlement et emprisonne 89 des 110 députés considérés comme « déloyaux ». Un nouveau parlement composé de 110 pro-Loukachenko est mis en place. Ce coup de force est alors unanimement condamnée par la Communauté internationale ainsi que par les organisations des droits de l’Homme. Le premier ministre biélorusse et deux autres ministres démissionnent en forme de protestation, tout comme sept membres parmi les onze qui composent la Cour constitutionnelle. Ils sont remplacés par des pro-Loukachenko.

Il renforce son pouvoir en faisant fermer plusieurs journaux d’opposition, il augmente les pouvoirs du KGB (la Biélorussie est l’unique pays de l’ancienne Union soviétique à avoir gardé cette dénomination).

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Liberté d’expression en Biélorussie

Au début de l’année 1998, la banque centrale russe suspend le commerce avec le rouble biélorusse ce qui entraine une forte dépreciation de celui-ci sur le marché des devises. Loukachenko prend alors le contrôle de la banque centrale biélorusse et ordonne que le taux d’échange soit remis au taux précédent gelant les comptes bancaires et réduisant l’activité des banques commerciales. Cela provoqua une panique. Loukachenko affirme depuis que les problèmes du pays viennent de « saboteurs économiques » aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Trente fonctionnaires seront ainsi arrêtés et devront parader sur les chaines télévisés d’État, une centaine d’autres seront « punis ». Il reproche ensuite aux gouvernements étrangers de conspirer contre lui, c’est pour cela qu’en avril 1998, il expulsera les ambassadeurs des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne, de Grèce, d’Italie et du Japon allant même jusqu’à méconnaître l’immunité que possèdent les bâtiments diplomatiques.

Bien que les ambassadeurs aient pu revenir, Loukachenko intensifiera ses attaques verbales contre l’Ouest. Il dépeint ses opposants politiques comme des faire-valoir des puissances étrangères qui lui sont hostiles. Il recommencera ses provocations en expulsant une délégation du FMI en les désignants « d’escrocs » ainsi qu’en affirmant que les pays occidentaux ont conspiré aux Jeux Olympiques de Nagano au Japon pour limiter le nombre de médaillés biélorusses.

Dans une entrevue avec Markus Ziner pour une édition de décembre 1995 du journal allemand Handelsblatt, Loukachenko a créé une nouvelle polémique internationale en faisant l’éloge de Hitler.

« L’histoire de l’Allemagne est d’une manière ou d’une autre une copie de l’histoire de la Biélorussie sur certains points. Au moment où l’Allemagne s’est relevée grâce à de solides ouvriers. Tout ce qui est lié à Adolf Hitler n’est pas mauvais. Rappelez-vous sa politique en Allemagne. L’autorité allemande s’était accrue pendant des siècles. Sous Hitler ce processus a atteint son point culminant. C’est parfaitement en conformité avec notre vision d’une république présidentielle et du rôle de son président. Je veux souligner qu’un homme ne peut pas être tout noir ou tout blanc. Il y a des côtés positifs aussi. L’Allemagne est sortie des ruines par le passé avec l’aide d’une force présidentielle forte. L’Allemagne s’éleva grâce à cette force, grâce au fait que toute la nation était unie autour de son chef. Aujourd’hui nous passons par une période semblable, quand nous devons nous unir autour d’une personne ou un groupe de personnes afin de survivre, tenir le coup, et rester droit dans nos bottes… » (Handelsblatt, décembre 1995)

Second mandat présidentiel

Le premier mandat présidentiel devait s’achever en juillet 1999 mais il est prolongé jusqu’en septembre 2001 suite au référendum de 1996. Les thèmes de la campagne présidentielle de Loukachenko sont largement similaire à celle de 1994 : contrôle de l’économie, partenariat avec la Russie, fort pouvoir présidentiel pour maintenir l’ordre, opposition à l’élargissement de l’OTAN vers l’Est, opposition aux modèles démocratiques qu’incarnent les pays occidentaux et ainsi une opposition à l’idée de toute relation priviligiée avec l’un des pays occidentaux. Son opposant est Ouladzimir Hantcharyk. L’élection se tient le 9 septembre 2001 et Loukachenko la remporte dès le premier tour. Cependant l’OSCE déclare que cette élection ne respecte pas les standards internationaux. De même les organisations des droits de l’Homme jugent que l’opposition a été systématiquement harcelée et n’a pu accéder aux médias contrôlés par l’État. Les gouvernements occidentaux critiquent également cette élection alors que la Russie félicite publiquement Loukachenko après sa réélection.

Malgré de larges critiques, Loukachenko rejette les reproches qui lui sont faits à propos de sa politique autoritaire, en affirmant être la seule alternative à l’instabilité. À cause de sa manière de gouverner, il est souvent officieusement désigné bats’ka, ce qui est littéralement traduit par (petit) père, mais le mot signifie aussi chef de clan dans l’histoire des peuples slaves.Il est élu président du Comité olympique biélorusse,[réf. nécessaire] ce qui contrevient à une règle du CIO interdisant à de hauts fonctionnaires d’occuper un tel poste.

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Protestations de l’opposition le 19 mars 2006

Élection présidentielle de 2006

Loukachenko a été réélu pour cinq ans le 19 mars 2006 avec 82,6 % des voix au terme d’une élection jugée « non conforme aux normes internationales » et non démocratique par l’OSCE. Le Conseil de l’Europe a pour sa part qualifié l’élection de « farce électorale ». La mission d’observation de la Communauté des États indépendants a cependant qualifié le scrutin présidentiel de transparent et d’ouvert. Cette élection était à haut risque pour Loukachenko qui craignait une « révolution » calquée sur les modèles ukrainien et géorgien.

Troisième mandat présidentiel

En 2007, il tient des propos jugés antisémites par Tzipi Livni, la ministre des Affaires étrangères d’Israël à propos de la ville de Bobrouïsk, considérant que la ville est dégoutante parce qu’elle a un passé juif.

Le 21 mai 2007, Alexandre Loukachenko rencontre Mahmoud Ahmadinejad et soutient le programme nucléaire iranien.

Famille

Son fils aîné Victor est membre du Conseil de sécurité de Biélorussie et son fils cadet Dmitri occupe le poste de chef du club présidentiel sportif et a préparé la participation des sportifs biélorusses aux Jeux Olympiques d’été de 2008 à Pékin.

Selon certaines rumeurs il avait eu un dernier enfant en 2004, Kolia, dont la mère serait Irina Abelskaïa qui a longtemps été le médecin personnel du président. Alexandre Loukachenko avait eu l’occasion de déclarer “Je l’ai déjà dit, mon plus jeune fils deviendra président”, de fait, Kolia l’accompagne en certaines occasions tel qu’une visite à Vladimir Poutine, une autre au Pape, ou encore un exercice militaire.

Actuellement en fonction

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  • Mandat
  • Président de la République de Biélorussie
  • Depuis le 20 janvier 1994
  • Élu le 10 juillet 1994
  • Réélu le 9 septembre 2001
  • Réélu le19 mars 2006
  • Parti politique Communistes pour la démocratie
  • Prédécesseur Ivanovitch Grib
  • Biographie
  • Nom de naissance Aleksandr Grigorievitch Loukachenko
  • Naissance 30 août 1954
  • Kopys (Voblast de Vitebsk, RSS de Biélorussie, (URSS)
  • Conjoint(s) marié
  • Enfant(s) Victor et Dmitri
  • Diplômé Académie agricole de Biélorussie

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La Biélorussie apparaît aujourd’hui comme le dernier rempart. Un rempart solide puisqu’il a déjà résisté par deux fois à des tentatives de renversement. Cependant, il est certain que Vladimir Poutine cherche dès à présent des moyens de renforcer encore la capacité de résistance de ses alliés.

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Les présidents russe et biélorusse. Depuis la chute de l’URSS : Moscou soutient le régime totalitaire et ubuesque d’Alexandre Loukachenko.

Opposition

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Milinkevich reçoit le prix Sakharov du Parlement Européen par Josep Borrell

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Alexandre Kozouline, un des leaders de l’opposition biélorusse, se voit refuser par les autorités judiciaires et pénitentiaires de son pays le droit d’assister à l’enterrement de sa femme.

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Biélorussie : campagne électorale 2006 « Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux sont plus égaux que d’autres » disait George Orwell dans La Ferme des animaux, pamphlet contre la dictature soviétique en 1944.

Cette maxime est malheureusement toujours d’actualité en Biélorussie, dirigée par le dernier dictateur populiste et soviétisant Alyaksandr Lukashenko, pourtant élu démocratiquement en 1994.