Skip to main content

François-Xavier NTIRAMPEBAS

logo

Qui est François-Xavier NTIRAMPEBAS

FX

Le Révérend Père François-Xavier NTIRAMPEBAS est un prêtre du Burundi dans l’Archidiocèse de Gitega. Il est né à Kagona (Nyabikere) le 21 janvier 1964. Après ses études primaires (NYABIKERE) et MUGERA) et secondaires (E.N. BUHIGA et RUSENGO), et après avoir travaillé comme instituteur pendant trois ans, il a entrepris sa formation philosophique et théologique aux Grands Séminaires de Bujumbura et de Gitega.

Ordonné prêtre en 1997, il a exercé son ministère dans les paroisses de Ndava et Nita (comme vicaire).

Il a ensuite été nommé Curé de la Cathédrale de Mushasha (1999-2003). A partir de cette date il est allé faire ses Etudes à l’Université de Fribourg, en Suisse. Il a fait son ministère dans les différentes paroisses de la Suisse Romande (Basilique Notre-Dame à Lausanne, à Vevey, à Vouvry, etc.)

En Juillet 2011, il a obtenu son Master Européen en Théologie, option morale. Depuis cette date, il est rentré chez les Pères Missionnaires de la Réconciliation, où il exerce la charge d’être Père spirituel.

Autres ouvrages de l’auteur

Avec la crise de 1993 qui a secoué le Burundi, il s’est intéressé à la réconciliation de son peuple, les Burundais. Il a écrit des pièces de théâtre dont :

  • Fais le bien, il te profitera ; fais le mal, il te poursuivra (1996)
  • L’insulte ne s’oublie pas aussi vite que le bien (1997)
  • Catastrophe 2015 ! (1998)

Il les a condensées dans un livre qu’il a intitulé

  • Réconcilions-nous avec Dieu, la communauté et le cosmos par la Parole-lumière (2009)

Ce livre peut-être acheté auprès d’Istok pour la somme de 20.00 CHF, l’intégralité de la somme sera reversée à François-Xavier NTIRAMPEBAS pour aider sa communauté.

La commande peut se faire par mail et envoi contre remboursement ou livraison sur place.

Mail : serge.cleusix@istok-source.ch

LEAD Technologies Inc. V1.01

Préface du livre

Ce Mémoire de Licence n’est pas un simple exercice académique, mais c’est mû par un problème existentiel pour son pays et son people que son auteur, François-Xavier Ntirampeba s’y consacre.

Le travail traite en effet de la réconciliation pour la paix au Burundi.

Après avoir évoqué brièvement dans l’introduction l’arrivée coloniale et missionnaire qui bouleversa certaines valeurs qui auraient pu aider les Burundais à éviter les tragédies qu’a connu le pays, l’ouvrage traite du sujet en huit points avant de tirer une conclusion générale.

Il commence  par  souligner  la place  fondamentale  de  la  vie dans  la tradition burundaise et africaine en général. Au Burundi on peut dire que c’était le roi qui, en vertu de sa prérogative d’être « un demi- dieu par ses origines », était le chef suprême qui veillait en même temps à l’unité des ethnies et à l’abondance de la vie.

Malheureusement,    cette    conception     fut     bouleversée     par I organisation apportée par les colons qui n’ont pas respecté la hiérarchie et les coutumes du pays. Mais, constate  l’ouvrage,  bien que le roi ait un rôle si important dans la société burundaise, la vie finalement n’a pas son origine en lui mais en Dieu.

C’est Lui qui engendre et enfante et c’est pour cela que le Burundi et le Rwanda (comme beaucoup d’autres pays africains ils regorgent de noms thèophore».

De plus, il est caractéristique au Burundi et au Rwanda que les parents, avant d’aller au lit, réservent un peu d’eau pour le Dieu Imana qui vient créer les vies la nuit. Si Dieu est celui qui donne la vie, on regrettera que les premiers missionnaires aient remplacé le concept burundais et rwandais de Dieu (Imana) par un mot swahili (Mungu) qui en Kirundi comme en Kinyarwanda signifie  « charançon ». Cela a contribué à renverser l’équilibre et les racines spirituelles des peuples concernés.

La vie donnée par Dieu est confiée pour sa croissance à la communauté qui est tripartite : les défunts, les non-encore-nés et les vivants. La communauté à son tour doit être en interaction avec le cosmos et ainsi les piliers vitaux ne sont complets que quand les quatre réalités sont inclues, à savoir : Dieu, la communauté, l’individu et le cosmos, le rôle de ce dernier n’étant pas négligeable pour l’harmonie totale de la vie.

L’ouvrage rapporte pourtant  que cette vie est fragile et peut être détruite par les actes peccamineux qui perturbent l’harmonie avec Dieu, et cela se montre surtout dans les actes offensant le roi qui doit, au nom de Dieu, veiller à l’épanouissement de la vie de tous. Mais d’une manière toute particulière les actes peccamineux se manifestent dans la sorcellerie qui est la destruction directe de toute vie.

Ce problème est fondamental en Afrique et l’ouvrage fait bien de le souligner, même si l’on en aurait souhaité une explication meilleure et plus détaillée —

Un chapitre intéressant  concerne  les actes vertueux  indispensables à la  croissance de la vie individuelle et communautaire.

On appréciera ici surtout le fait que ait mis l’accent sur l‘engendrement/l’enfantement mutuel  dans  la conception africaine.

Il fait bien de souligner que cet acte va au-delà de la pastorale d’engendrement que l’on promeut dans certains diocèses européens, par exemple dans celui de Lausanne, Genève et Fribourg.

En Afrique ù s’agit de se donner la vie mutuellement en se faisant du bien uns, aux autres.  Dans cet acte, on ne se base pas seulement    sur la dimension « spiritualisée » qui ne parle que de la hiérarchie Dieu-Jésus Christ-l’Eglise-l’individu, mais on englobe tous les piliers vitaux, y compris « la communauté tridimensionnelle et le cosmos  quadridimensionnelle ».  L’Africain  traditionnel  n’exclut  pas Dieu et le fait que le chrétien  parle  de Dieu,  de  Jésus Christ  et de l’Eglise ne contredira pas la tradition africaine, mais cela ne suffit pas.

Ainsi, la pastorale promue dans certains diocèses en Occident aura avantage à se laisser enrichir par la conception africaine sub-saharienne.

Cette réflexion d’enfantement mutuel est continuée par  l’ouvrage dans ses considérations sur la palabre africaine qu’il traite d’une manière très différenciée et détaillée. Après avoir distingué plusieurs sortes  de palabre. C’est la palabre agonistique qu’il retiendra   comme efficace pour le problème de la réconciliation au Burundi.

L’œuvre montre d’une manière convaincante comment la palabre est le lieu où l’on parvient à « désempoisonner, évacuer le venin du conflit hors de la victime et du coupable ». Cela a pour effet d’aboutir à une vraie réconciliation entre les deux. Dans le dernier chapitre l’ouvrage en donnera une description concrète pour montrer que la palabre est  le lieu où l’on rumine la parole reçue en brut, on la mâche, la digère encore plus sérieusement.

De cette façon il est possible de rétablir la communauté brisée et enfanter une vie nouvelle. Pour l’œuvre, non seulement la palabre moderne de tendance occidentale et la palabre traditionnelle doivent s’enrichir mutuellement, mais encore même le Sacrement de la Pénitence tel qu’il est pratiqué dans l’église catholique doit intégrer les éléments et la procédure de la palabre traditionnelle.

L’exemple que l’œuvre donne est plus que parlant et l’on ne peut que l’approuver quand, dans la conclusion du travail, il situe ses réflexions dans le sillage du Deuxième Synode africain (2009) où les Pères synodaux ont invité à étudier plus sérieusement les rites de la réconciliation traditionnelle africaine, telle que la palabre, en vue de restructurer le Sacrement de la Pénitence. De fait, observent-ils, les chrétiens africains prennent plus au sérieux ces rites que la confession auriculaire pratiquée dans nos communautés ecclésiales.

B.BUJO